La transition entre le préscolaire et le primaire constitue un long processus que le premier jour de la rentrée scolaire ne permet pas d’achever. Cette activité propose aux enseignants de première année des idées pour adapter le fonctionnement de la classe, de façon à soutenir les enfants dans cette transition, du moins durant leurs premières semaines et premiers mois à l’école primaire.

Au niveau préscolaire, la plupart des activités sont organisées autour de jeux, et l’environnement physique (la classe), en différentes aires destinées à des activités comme la peinture, la lecture, les jeux symboliques, etc. Au primaire, c’est tout autre chose. Par exemple, dans la classe de première année, les pupitres individuels des enfants occupent souvent la plus grande partie de l’espace, et la majorité des activités s’avèrent plus « scolaires ». Ces dernières sont en effet organisées autour des objets de savoir. Passer de la maternelle à la première année représente donc un changement majeur pour l’enfant, qui peut avoir besoin de plusieurs jours ou semaines, voire plusieurs mois, pour apprivoiser ce nouvel environnement.

Généralement, les pratiques qui visent à faciliter la transition du préscolaire au primaire permettent de préparer l’enfant avant la rentrée scolaire. Mais pourquoi ne pas également travailler à faciliter cette transition durant les premières semaines et les premiers mois que l’enfant passe en première année?

Modalités

Fréquence ou durée : Idéalement, les ateliers proposés devraient se dérouler plusieurs fois par semaine, afin qu’ils fassent progressivement partie de la routine quotidienne des élèves de première année, et que la gestion de ces ateliers ne pose pas de problèmes majeurs à l’enseignant sur le plan du temps et de l’énergie à déployer pour les réaliser.

Nombre de participants : Cette activité s’adresse à tous les enfants de la classe de première année. Les enseignants pourraient également envisager d’inviter les élèves de la classe de deuxième année à y participer.

Déroulement

L’organisation des activités de la classe en ateliers est typique de la maternelle. Elle constitue toutefois une formule pédagogique intéressante que les enseignants peuvent adopter en première année. Ce type de dispositif pédagogique n’est pas toujours facile à mettre en place, car il nécessite une grande autonomie de la part des enfants. Or, les enfants s’habituent à ce type d’apprentissage au cours de leur année en classe de maternelle. Alors, pourquoi ne pas profiter, en première année du primaire, de cette belle habitude qu’ils ont prise en milieu préscolaire?

Pour un enseignant, apprendre à lire et à écrire à 25 enfants en même temps, c’est tout un défi! Les enseignants de première année rêvent d’ailleurs souvent de pouvoir travailler avec de plus petits groupes. La formule des ateliers s’avère une solution intéressante pour réaliser (en partie!) ce rêve.

L’enseignant de première année peut en effet adopter, pour sa classe, un « mode de fonctionnement en atelier » à certains moments de la journée, par exemple pendant les premières périodes de la matinée. Le contenu des ateliers permet d’assurer une transition en douceur entre la classe de préscolaire et de première année : au cours des premières semaines, il s’agit de mettre en place des ateliers que les enfants connaissent déjà, qu’ils avaient l’habitude de réaliser en milieu préscolaire. Pour faciliter l’organisation de ces ateliers, un travail de concertation entre les deux enseignants des niveaux préscolaire et primaire peut s’avérer judicieux. L’enseignant de première année pourrait également décider de profiter de ses périodes libres pour aller en classe de maternelle observer le déroulement des ateliers en question, afin de s’en inspirer.

Au fur et à mesure que les semaines passent, l’enseignant de première année pourra remplacer les ateliers de type préscolaire par des activités caractéristiques de la première année du primaire. Il pourra aussi profiter des périodes d’ateliers de type préscolaire pour organiser, d’une part, des activités qui nécessiteront davantage l’aide de l’enseignant (ex. : l’écriture inventée, l’écriture de récits) et, d’autre part, des activités que les enfants pourront réaliser de façon autonome.

Tout comme cela est de mise en milieu préscolaire, il faudra veiller à garder une certaine régularité dans les ateliers, notamment en ne changeant pas toutes les consignes en même temps. L’enseignant aura également avantage à aménager des espaces pour chaque type d’atelier (ex. : une table dédiée aux exercices mathématiques et une autre table, aux travaux de graphisme et de calligraphie; un coin pour la lecture libre; etc.).