Pour apprendre à écrire, on doit… écrire! Pour apprendre à aimer écrire, l’enfant doit avoir aussi souvent que possible l’occasion de participer à des activités où l’écriture rime avec plaisir. La présente activité permet aux enfants d’écrire des histoires et peut donner lieu à des moments d’écriture non seulement à la maison, mais aussi en classe*.

On parle souvent du plaisir de lire, mais moins du plaisir d’écrire. Pourtant, la meilleure façon d’apprendre à écrire, c’est de le faire beaucoup et souvent. Par conséquent, développer le plaisir d’écrire auprès des enfants s’avère indipensable.

* Pour les enseignants : un autre outil sera publié prochainement pour vous aider à favoriser les apprentissages des enfants en écriture et mieux comprendre leurs difficultés, et ce, sans perdre de vue la notion de plaisir.

Modalités

Fréquence ou durée : On peut réaliser cette activité aussi souvent qu’on le souhaite. En classe, l’idéal est d’accorder du temps à l’écriture d’histoires trois à 5 cinq fois par semaine. Selon l’âge des enfants, cette activité pourra durer entre 15 minutes et 60 minutes.

Nombre de participants : Un adulte (parent ou enseignant) et un ou des enfants (groupe de trois ou quatre enfants maximum). À noter : dans le contexte d’une classe, pendant que l’enseignant aide, par exemple, un petit groupe d’enfants à écrire une histoire, les autres de cette classe peuvent réaliser une autre activité de façon autonome (3-8 ans). Ils pourraient aussi écrire une histoire, seuls ou en dyade, sans l’adulte (8-12 ans).

Matériel

Du papier et un crayon ou un ordinateur.

Déroulement

L’adulte et les enfants qui participent à cette activité sont coauteurs de l’histoire qu’ils rédigent. Tous ont donc le même rôle à jouer : inventer une belle histoire comme dans les livres.

Concrètement, les participants (adulte et enfants) discutent et échangent leurs idées; ils collaborent à l’écriture d’une seule et même histoire en se partageant le crayon ou le clavier. Le but poursuivi ici n’est pas de demander aux enfants de rédiger un plan préalable de l’histoire ou de corriger leurs erreurs d’orthographe, mais bien d’avoir du plaisir à écrire des histoires comme les vrais écrivains!

Collaborer plutôt qu’enseigner

Pour l’adulte, il ne s’agit pas de poser des questions à l’enfant pour l’aider à écrire une histoire, mais bien de collaborer avec lui à l’écriture de cette histoire. Ainsi, plutôt que de lui poser des questions (ex. : « Où se déroule ton histoire? »), le parent ou l’enseignant donnera des idées (ex.  « J’ai une idée! Ça pourrait être l’histoire d’un chevalier qui part à la recherche d’un trésor! »).

Le parent ou l’enseignant veillera aussi à accueillir favorablement les idées de chaque enfant présent et à y réagir comme un coauteur le ferait, soit en faisant progresser l’idée ou la phrase proposée, soit en demandant des précisions s’il ne comprend pas l’idée expliquée.

Attention! Il est important de garder à l’esprit le but principal de cette activité : le plaisir! Pour cette raison, les participants peuvent donc décider d’abandonner une histoire avant de la finir si elle ne les intéresse plus ou de la mettre de côté pour quelque temps. Ils peuvent également décider de commencer une nouvelle histoire s’ils ont une nouvelle idée, et ce, même sans avoir terminé l’histoire précédente.

L’enfant n’a pas encore appris à écrire?

Le parent ou l’enseignant propose à l’enfant de lui dicter l’histoire qu’il souhaite écrire. Si l’enfant connaît quelques mots, l’adulte peut lui suggérer d’essayer de les écrire « comme il le pense », puis il le félicite pour ses essais! Si l’enfant demande à l’adulte comment écrire tel mot « en vrai », ce dernier peut écrire le mot en question au-dessus de celui qu’a tracé l’enfant, sans effacer l’écriture de celui-ci. Idéalement, si l’adulte écrit un ou des mots à la demande de l’enfant, il devrait les prononcer à voix haute, lentement, au fur et à mesure de leur écriture. Il en va de même si l’enfant lui dicte le texte à écrire : l’adulte devrait prononcer à voix haute les mots et les phrases qu’il écrit au fur et à mesure. Cela permettra à l’enfant d’apprendre un peu comment fonctionne notre système d’écriture; ce sera pour lui une belle occasion d’observer un adulte écrire, voire d’essayer lui-même de le faire*.

L’enfant a déjà appris à écrire, mais il fait des fautes d’orthographe?

Le parent ou l’enseignant le félicite pour ses essais! Ce n’est pas grave s’il fait des erreurs en écrivant : il est en processus d’apprentissage. L’enfant tombe lorsqu’il apprend à faire de la bicyclette. Il en va de même avec l’apprentissage de l’écriture : c’est normal de faire des erreurs. L’histoire que l’adulte écrit de concert avec l’enfant dans cette activité doit l’être pour le plaisir! Qu’il reste des erreurs (d’orthographe ou d’accord) dans le texte n’est pas grave. Bien sûr, si l’enfant souhaite offrir ce texte à quelqu’un, le parent ou l’enseignant devra expliquer à l’enfant qu’il faudra corriger toutes les erreurs. L’adulte pourra alors décider de les corriger lui-même ou de le faire avec l’enfant. Quoi qu’il en soit, l’adulte doit surtout s’assurer que cette activité d’écriture reste un moment de plaisir!

P.S. Les plus belles histoires pourraient également être illustrées par l’enfant!

* Si vous souhaitez en savoir plus sur la façon dont votre enfant apprendra le fonctionnement de notre système d’écriture, consultez l’outil Comprendre le système alphabétique destiné aux enseignants.